Mystère sur les toits parisiens

78df0aaa8b2004ce2cc5a88cb9ea72d0.jpgQuand une chaussure se balade sur un toit, on est en droit de se dire qu’on assiste là à un phénomène peu banal. Quand en plus, il s’agit du sujet du dernier livre de Delecroix, La chaussure sur le toit, l’évènement acquiert un très fort pouvoir de conviction. Et là, votre chroniqueuse de s’interroger devant le roman en regardant ses petites chaussures (que voulez- vous, quand on fait un 36…) : « lira tout de suite ou lira tout à l’heure ? » Parce que, autant vous le dire, j’aime bien les titres énigmatiques qui ne veulent a priori rien dire, ceux qui ont un je ne sais quoi de fascinant. Une chaussure sur un toit c’est absurde. Mais c’est aussi émouvant. Triste. Ridicule. Drôlatique. Ubuesque. Bref, toute cette plâtrée d’excuses pour en arriver à une conclusion inévitable : j’ai craqué.

J’ai craqué devant ce drôle de titre et le quatrième de couverture. Puis j’ai entamé la lecture. Et finalement, cette vieille godasse dégoûtante traînant sur une gouttière l’a emporté. Et c’est pour partager ce grand coup de cœur que je vais vous parler en quelques mots de ce livre. Mais pas trop. Autant préserver le mystère et laisser tout le charme opérer !

Le sujet : une chaussure qui traîne sur un toit. Autour de cette chaussure se construisent les récits les plus variés. Tous semblent converger vers un même objectif : raconter l’histoire de cette chaussure. Ou plutôt, répondre à une question (qui vous taraudera vite fait) : comment cette chaussure a atterri là ? De la chaussure jetée par la fenêtre dans une crise de rage à celle qui a été déposée par un ange, les explications s’enchaînent en une dizaine de chapitres. Jusqu’aux dernières pages qui bouclent l’ensemble par une ultime approche. En résumé, l’histoire d’une chaussure. Ou comment raconter autrement la vie d’un immeuble près de la gare du Nord ?

Pas de temps mort dans ce roman qui se lit d’un trait. Des personnages variés tous aussi intéressants les uns que les autres. De l’humour, des drames, petits ou grands, des doutes, plus ou moins existentiels. Une écriture agréable et des pages qui filent à toute allure. Et surtout une chaussure que l’on finit par saluer comme une vieille amie à chacune de ses apparitions au fil des chapitres. Bref, ce roman foisonnant de personnages aux parcours entremêlés est un pur régal !

218 p

Et n’oubliez pas l’avis de Michel.
Vincent Delecroix, La chaussure sur le toit, 2007
 

Commentaires

Et bien, tu m’as convaincue ! Allez hop, un livre de plus inscrit sur mon petit carnet…

Écrit par : BlueGrey | 05/10/2007

Comme Bluegrey!

Écrit par : choupynette | 05/10/2007

Convaincue également, pourtant j’avais quelques doutes sur ce livre et lu des articles beaucoup moins élogieux, mais je suis maintenant tentée de me faire m’a propre idée !!

Écrit par : Florinette | 05/10/2007

Elle m’intrigue aussi, cette vieille chaussure !

Écrit par : Tamara | 05/10/2007

Je l’avais déjà noté…je le souligne 😉

Écrit par : katell | 05/10/2007

j’ai aussi vu quelques articles moins élogieux que toi. J’hésite donc…

Écrit par : Emeraude | 06/10/2007

Pour les moins élogieux, il y a moi entre autres, c’est bien écris mais cela n’a ni queue ni tête… La conclusion 🙁 bof,
une fin pour conclure sans rien dire.
Les liens entre les nouvelles, certes mais alors combien y a t il de charussures ?

Écrit par : Michel | 06/10/2007

@ Michel : chacun son opinion :o) Merci d’être intervenu pour lancer le débat ! Je suis d’accord pour dire que la conclusion est le point faible, car j’espérais un dernier chapitre qui boucle vraiment la boucle, ce qui n’est pas tout à fait le cas. Quant au lien, il se fait effectivement plus entre les habitants qu’avec la chaussure. Pour moi la chaussure n’est qu’un prétexte, un point d’entrée qui permet de filmer un immeuble sous des angles différents. Au final, les multiples histoires de chaussure donnent un côté absurde à cette histoire et permet d’installer une distance entre le lecteur et les différents narrateurs. Alors que ce roman pourrait être un peu confus (et il l’est sans doute un peu de toute manière), la chaussure est à mes yeux un clin d’oeil au lecteur, une façon de le mettre en garde contre l’apparente vraisemblance du récit.

Écrit par : Lou | 07/10/2007

je dis simplement grrrrrrrrr (un titre à ajouter!! 😉

Écrit par : valeriane | 07/10/2007

@ Valeriane : hihi, succombe à la tentation !

Écrit par : Lou | 09/10/2007

Ton billet est très bon ! Je comprends que cela tente beaucoup de monde 🙂

Écrit par : Joelle | 27/10/2007

@ Joelle : c’est gentil de ta part :o)

Écrit par : Lou | 29/10/2007

Les commentaires sont fermés.

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